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Une
brève histoire de Bailly...
Bailly
au fil du temps
Les origines de Bailly sont liées
au défrichement du Val de Gally dont
le rû serpente de Versailles jusqu’à
la Mauldre, affluent de la Seine. Les hommes
de la préhistoire ont remonté
son cours ; les Celtes les ont suivis ;
les Gaulois attirés par la situation
abritée de la giboyeuse forêt
de Cruye (de terre dure) et bien exposée
en lisière nord du Val, riche en
eau, vont y implanter les premiers habitats
sédentaires. |
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A l’époque gallo-romaine,
un vicus, formé en rectangle autour de
la villa d’un dignitaire, prendra le nom
de celui-ci : Batallius auquel il est ajouté
le suffixe « acum » :
Batallius-acum, qui devient assez rapidement « Bataliacum »,
puis Balliacum ; d’où est tiré
le nom des habitants…, à l’époque
romane : Baalei qui se transforme progressivement
en Bailli, et plus récemment en Bailly.
Dès cette époque apparaissent les
caractéristiques de notre région :
cultures, habitats, axes de circulation, sous
l’influence de deux grandes peuplades :
les « Parisii », à
l’Est et les « Carnutes »
à l’Ouest.
Conservant la tradition ancestrale, l’époque
chrétienne respectera les limites des cités
et c’est ainsi que Bailly et les paroisses
environnantes formeront une enclave du diocèse
de Chartres en bordure de celui de Paris.
Le Moyen âge fut une période très
rude : on se regroupe autour de « mottes »,
ces tours de bois entourées de fortifications
où l’on se réfugie à
l’approche du danger. C’est sans doute
à cette époque que se constituent
les fiefs principaux de Bailly-le-Haut, en lisière
de la forêt de Cruye, mais sur le plateau,
et celui de Bailly-le-Bas, sensiblement à
l’emplacement du village actuel et dont
les Seigneurs possèderont chacun des fiefs
correspondants de Noisy et de Bailly.
Les Normands, au IXe siècle, débarquant
de Seine, en ravageront les abords au cours d’incursions.
Entre le Xe siècle et le XIIIe siècle,
le Val de « Galie » s’organise
sous l’impulsion des abbayes de Saint-Denis
et de Sainte-Geneviève. L’essor démographique
de cette période permet la mise en valeur
des sols, la construction des villages autour
des églises de pierre (Saint-Sulpice de
Bailly) ; la vocation et le paysage rural
sont alors fixés.
Cet âge d’or se termine, la peste
noire de 1348/49 et la guerre de cent ans déciment
les populations et transforment les terres en
friche :
Dès 1346, Edouard III d’Angleterre
occupe Poissy et la région ; son fils,
le Prince de Galles, venu s’installer à
Saint-Germain, brulera en faisant retraite, tous
les villages environnants.
En 1357, Charles le mauvais, ses partisans et
les Anglais tiennent Maule et Villepreux, le Val
de Gallie devient un champ de bataille quasi permanent
jusqu’à la déroute de l’ennemi
battu à Beynes, au début du XVe
siècle au lieu-dit « la prise
aux Anglais ».
Les Seigneurs de Bailly reconstituent leurs domaines.
La paix rétablie, un instant troublée
par les guerres de religion, engendre un nouvel
essor : sur le territoire de Bailly, de petits
hameaux se constituent ou se développent :
Pontalie avec son château, l’Hôtel
des moulins, les Moulineaux, Voluceau ; sur le
ru de Gally, trois élevages de poissons
et deux moulins sont installés. Les abbayes
de Sainte-Geneviève, de Montbuisson, de
Saint-Denis, de Saint-Cyr ou des Vaux de Cernay
se partagent touà tour des terres ou s’en
disputent la dîme.
Ce retour à la prospérité
permet aussi la construction du Château
de Bailly par Catherine de Saint-Benoist (1526).
Ce château sera achevé par la famille
des Ligneris. Théodore des Ligneris le
cède, en 1571, à Albert de Gondi,
futur Maréchal de Retz, lui-même,
ses héritiers et ses successeurs vont poursuivre
les aménagements en regroupant les propriétés.
Le pôle d’intérêt est
Saint-Germain avant de devenir Versailles ;
Vincent de Paul, alors précepteur des enfants
de Philippe-Emmanuel de Gondi, résidant
à Villepreux, prêche une mission,
la Croix au début de la rue de l’Eglise
en est le souvenir.
La Fronde passe.
Une partie du Pays de Cruye et du Val de Gally
sera acquise par Louis XIV, à la suite
de la déconfiture de François Bossuet,
parent de l’Aigle de Meaux, le 20 mai 1676,
en vue d’agrandir le domaine de Versailles
et ses territoires de chasses.
L’annexion entraîne des aménagements
comme la Faisanderie ou les étangs et le
Champ de Mars de la Plaine du Trou d’Enfer.
La révolution restitue les terres à
la propriété privée en les
morcelant, l’oratoire de Notre-Dame-de-Bon
Repos, lieu de pèlerinage ancestral de
toute la région sera détruit plus
tard par l’acquéreur versaillais
de ce bien national, mais la statue de Notre-Dame
trouvera abri en l’église de Bailly…
Bailly retrouve sa vocation de village agricole
dans ses clos, ses vignes ses champs et ses vergers.
Le XIXe siècle voit la restauration du
château du Tillet, la construction de ceux
de la Pépinière, de la Châtaigneraie
et quelques autres propriétés plus
modestes. Les terres sont exploitées par
des fermiers, des maraîchers, des fleuristes
ou des horticulteurs. Le Ligne de Grande Ceinture
est créée. Bailly bénéficiera
d’une halte…
Les conflits armés des deux derniers siècles,
la construction du Chemin de Fer de l’Ouest-Etat
ou de l’autoroute de l’Ouest ont amené
des familles venues d’autres provinces,
Nord, Ardennes, Bretagne, à se fixer et
souvent à fusionner avec celles des anciens
Baillacois dont bon nombre étaient eux-mêmes
descendants des serviteurs du grand domaine royal.
Depuis 1950, l’expansion de la région
parisienne vers l’Ouest entraîne
pour Bailly l’implantation d’une
nouvelle génération d’habitats
collectif et pavillonnaire en des lieux
dont les noms rappellent le passé
d’une petite cité où
il fait bon vivre. |
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